Chroniques culinaires

Vaut-il mieux manger bio ou local?

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Auteur : Import Process

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Vaut-il mieux manger bio ou local?

Vaut-il mieux manger des produits biologiques, bons pour la santé et l'environnement, même s'ils sont importés ou des aliments produits au Québec? Comment faire un choix éclairé entre acheter bio ou local?

 

Un aliment biologique est, par définition, un aliment qui a été cultivé et produit sans utiliser de pesticides, d'engrais chimiques, d'organismes génétiquement modifiés, d'antibiotique et d'hormones de croissance. Un aliment dit local, lui, a été produit à moins de 160 kilomètres de son lieu de consommation et il peut être bio ou non. Quel est donc le meilleur choix?

«Il n'y a pas de réponse tranchée et cela dépend des valeurs de chacun, explique Isabelle Joncas, chargée de projet à Équiterre. On peut faire le choix des produits locaux pour encourager les agriculteurs et producteurs du Québec ou on fait le choix de la santé et on se tourne vers des produits bio.» Patrice Juneau, de l'Union des producteurs agricoles (UPA), ajoute que la production bio n'est pas en opposition avec la production traditionnelle. Elle est plutôt complémentaire et dépends du choix et des goûts de chacun.

 

Bio et local: un choix personnel

Les adeptes de l'agriculture biologique avancent principalement deux raisons pour encourager les consommateurs à acheter bio: l'environnement et la santé.

«En n'utilisant pas de produits toxiques, on protège les sols et les cours d'eau et on préserve la biodiversité, explique Mme Joncas. Par exemple, au lieu d'utiliser des pesticides, on va utiliser des insectes inoffensifs pour la culture pour qu'ils détruisent ceux qui sont nocifs.» La pollution agricole due à l'utilisation de pesticide et d'engrais chimique est la plus importante source de pollution des eaux au Canada et la responsable, entre autres, de la multiplication des algues bleues.

Au niveau de la santé, différentes études présentées à la Chambre des communes du Canada en 2000 ont montré que les pesticides jouent un rôle dans le développement de plusieurs troubles et maladies (cancer du sein, du cerveau, de l'estomac et de la prostate, leucémie infantile, baisse de la fécondité, lésions à la thyroïde et à l'hypophyse, diminution des réactions immunitaires, anomalies du développement et problèmes de comportements). Les aliments biologiques sont donc meilleurs pour la santé, souvent plus nutritifs, selon Équiterre, car ils ont été récoltés à maturité, ont poussé sur des sols riches et ne contiennent aucun OGM.

 

Le bio et le local de plus en plus accessible au Québec

Sous cet éclairage, le choix du bio semble s'imposer. Et pourtant! Pour Patrice Juneau, ces arguments sont vrais, mais seulement selon certaines conditions. Ainsi, indique-t-il dans un courriel, les individus prônant le bio pour des raisons environnementales doivent tenir compte du fait que ces produits parcourent parfois des milliers de kilomètres pour arriver jusqu'à nous, avec l'empreinte environnementale que cela suppose. Le transport est une cause importante des émissions de gaz à effet de serre. Il ajoute qu'en ce qui concerne la santé, les normes pour se qualifier «bio» varient énormément d'un pays à l'autre. Un aliment bio produit à l'étranger ne respecte pas nécessairement les normes québécoises qui sont assez rigoureuses.

Quel serait alors le choix le plus pertinent pour les consommateurs? La représentante d'Équiterre et le porte-parole de l'UPA s'entendent pour dire que l'idéal serait d'acheter bio et local. «Ainsi, on a les bienfaits de l'agriculture biologique, on encourage les producteurs de chez nous et on protège la planète!», explique Mme Joncas.

Faire ce double choix est de plus en plus accessible à l'ensemble de la population au Québec. En allant acheter ses produits bio au marché public plutôt qu'à l'épicerie, on mange plus sainement et de saison, mais on est aussi en contact direct avec le producteur, comme autrefois. S'il l'on n'a pas accès à un marché près de chez soi, on peut s'inscrire au réseau des fermiers de famille qui se propose de livrer chaque semaine des paniers de légumes et de viande.

Si on doit acheter des produits exotiques, il est toujours bon de privilégier des produits bio et équitables (café, bananes, chocolat, oranges, thé, etc.). Et lorsque c'est possible, on se tourne vers les produits en vrac pour réduire les déchets d'emballage.

 

Référence

Benefits of organic farming to biodiversity vary among taxa, Fuller R.J., Norton L.R., Feber R.E., et al., Biology Letters, 2005; Décembre 22; 1(4): 431-434.

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